- grognon
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• 1721 mère Grognon; de grogner♦ Qui a l'habitude de grogner, qui est d'une humeur maussade, désagréable. ⇒ bougon, grincheux. Enfant grognon, qui pleure, se plaint sans cesse. ⇒ pleurnicheur. Une femme grognon, grognonne. « Tu sais bien qu'elle est toujours grognon » (Balzac). — Par ext. Un air grognon. Une moue grognon, grognonne. — N. Un vieux grognon. ⇒ ronchon; fam. râleur, rouspéteur. ⊗ CONTR. Affable, aimable, gai.Synonymes :- boudeur- bougon- grondeur- maussade- renfrogné- ronchon (familier)- ronchonneur (familier)Contraires :- aimable- gai- heureuxgrognon, onneadj. et n. (Rare au fém.) Qui a l'habitude de grogner, maussade. Enfant grognon.|| Subst. Un(e) grognon.⇒GROGNON, -ONNE, adj.FamilierA. — Rare. [En parlant d'un animal] Qui grogne. Le dogue a des rêves grognons (SULLY PRUDH., Solitudes, 1869, p. 97). Du museau grognon ils [les sangliots] cherchent les tétines (GIONO, Colline, 1929, p. 10).B. — 1. [En parlant d'une pers.] Qui est de mauvaise humeur et manifeste son mécontentement en grognant de façon habituelle ou occasionnelle. Synon. bougon, grincheux, ronchonneur, rouspéteur (fam.). Êtes-vous moins grognon, aujourd'hui, mam'zelle (MAUPASS., Contes et nouv., t. 2, Yvette, 1884, p. 543). Bien qu'isolé, grognon, taciturne, il n'était pas ennemi de la joie des autres (PEISSON, Parti Liverpool, 1932, p. 81) :• 1. Ah! ce bon Alexis, quel gros enfant du Midi, grognon, noirement humoreux, disputailleur sans trêve ni repos et si emmerdant que je prends parti pour Koning contre mon collaborateur!GONCOURT, Journal, 1892, p. 332.— Emploi subst. Celui, celle qui ne cesse de grogner. Une vieille grognon, prête à rejoindre ses dents dans la tombe, m'a pensé battre avec sa béquille (CHATEAUBR., Mém., t. 1, 1848, p. 167). Je suis si fatigué et si accablé de sommeil que tu ne me gronderas pas (petite grognon, qui me reproches de ne pas t'avoir écrit assez tôt) (MALLARMÉ, Corresp., 1886, p. 205). Ses petits yeux colères s'embellissaient de charité (...). Le terrible grognon, toujours emporté dans un vent de violence, avait la passion des misérables (ZOLA, Terre, 1887, p. 59).Rem. La forme fém. n'est pas attestée pour ce sens. C'est une vrai mère grognon (Ac. 1932).2. P. méton. Qui témoigne de ce trait de caractère. Propos, ton grognon; mine grognonne. L'enfant qui pleurniche (...) se frottant (...) les yeux avec ce mouvement grognon et rageur naturel aux gosses (HUYSMANS, Art mod., 1883, p. 218). Zola, dont l'air ennuyé et grognon a frappé tout le monde (GONCOURT, Journal, 1885, p. 517). La grosse tante (...) qui répétait des ordres grognons aux dix servantes (ADAM, Enfant Aust., 1902, p. 280) :• 2. À la vue d'un chevalier bien monté qui part pour la chasse, son épervier au poing, il grommellera : « Et dire que, ce soir, on donnera à cet oiseau-là un poulet dont j'aurais rassasié tous mes enfants! » Son humeur grognonne n'est pas toujours aussi aigre. Il peut lui arriver de regimber sans autrement de malice.FARAL, Vie temps st Louis, 1942, p. 117.Prononc. et Orth. : [
], fém. [-
]. Ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1721 (Trév., s.v. grogneur : mère grognon : « surnom donné par les pensionnaires à la religieuse chargée de leur éducation »). Dér. de grogner; suff. -on, -onne. Fréq. abs. littér. : 108.
grognon, onne [gʀɔɲɔ̃, ɔn] adj. et n.ÉTYM. 1721, mère Grognon, → cit. 4, ci-dessous; de grogner.❖1 Adj. Qui a l'habitude de grogner, qui est d'une humeur maussade, désagréable. ⇒ Grognard (vx), grogneur (rare); acariâtre, bougon, maussade, morose. || Un enfant grognon, qui boude, pleure, se plaint sans cesse. ⇒ Pleurnicheur. — Par ext. || Un air, un visage grognon. ⇒ Grogneur.REM. La forme grognon est employée avec un fém. aussi bien qu'avec un masc. (→ Demeurant, cit. 4, Rousseau; fureteur, cit. 5). L'Académie (8e éd.) admet le fém. grognonne. Une humeur grognonne (→ ci-dessous, cit. 2, Sainte-Beuve).1 — Maman, Hélène ne veut pas jouer, s'écria le petit (…) — Laisse-la, Charles. Tu sais bien qu'elle est toujours grognon.Balzac, la Femme de trente ans, Pl., t. II, p. 779.2 Je signale encore la compagnie grognonne des cochons et les mille gentillesses des petits lézards.3 Elle vieillit, glacée et grognon.3 N. m. invar. || Un, une grognon. || Un vieux grognon, un insupportable grognon. ⇒ Mécontent, ronchon, rouspéteur (fam.). — Par appos. (premier emploi étym.). || C'est une vraie mère grognon (Académie).4 Chez les Religieuses les petites pensionnaires qu'elles élévent, appellent entre elles la mère Grognon, celle qui est chargée du soin de leur éducation, parcequ'elle les reprend de leurs fautes.Dict. de Trévoux, art. Grogneur.❖CONTR. Affable, aimable, charmant, gai.DÉR. Grognonner.
Encyclopédie Universelle. 2012.